BOOK Éditeur : A DOG DAY AFTERNOON
Macadam Opus 2
Macadam Opus 1
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2024 Exclusively Licensed by Besse Manuel, Inc.
Manuel Besse n’immortalise pas des scènes ; il dissèque la ville pour extraire l’essence
brute de son peuple, jusqu’à l’agonie muette des âmes qu’elle dissimule. Il traduit le fardeau d’un passé colonial qui a forgé son creuset d’inégalités sociales, l’érosion des corps, et cette dignité qui persiste malgré l’usure et l’injustice. Ses images ne flattent pas ; elles dévoilent l’humain dans sa lutte nue, ce fragile équilibre entre l’effacement et la survie. Dans chaque instantané, l’agglomération respire, oppressée, acculée, dévoilant malgré elle la beauté crue de ceux qui, vacillant entre lucidité et folie, s’agrippent aux bribes d’un espoir fragile, voué à les fracasser, bientôt et irréversiblement.
Certains s’arrêtent, adossés contre un mur, haletants, harassés par cette lente course qui les ronge. Leurs mains s’agrippent aux briques friables, leurs dos plaqués contre le béton, cherchant un appui, une brève échappatoire dans l’étau du chaos. D’autres ferment les yeux, tentent de s’évader un instant, d’oublier l’alentour, de suspendre la chute pour ne pas sombrer tout à fait. Et puis, il y a ceux qui avancent, impassibles, le regard acéré, traversant cette jungle urbaine avec la résilience des êtres qui refusent de ployer. Ils arpentent les rues comme on mène un combat perdu d’avance, tenaces, indomptables. Ils poursuivent leur chemin, portés par une force que personne ne parvient à soustraire, un courage qui pulse dans chacun de leurs pas.
« Macadam », premier opus d’une trilogie signée par le photographe Manuel Besse, nous plonge au cœur de l’univers urbain. À travers une série de portraits en noir et blanc capturés entre New York et Los Angeles, en Amérique du Nord, ainsi qu’à Rio de Janeiro et São Paulo, au Brésil, Besse transcende les apparences pour dévoiler l’intimité des visages qui peuplent les métropoles. Chaque image, d’une précision remarquable, nous invite à observer des réalités silencieuses, exposées dans toute leur vérité.
Dans cet opus inaugural, le regard acéré et nuancé du photographe dépasse les frontières géographiques pour atteindre un langage universel : celui de l’humain au cœur de la ville. Des hommes et des femmes, confrontés à l’adversité et à la solitude imposée par l’immensité des mégapoles, se révèlent devant l’objectif. Ses portraits capturent la résilience de ces êtres marqués par une existence éprouvante, mais dont l’humanité persiste malgré les duretés de la rue. « Macadam » éclaire ainsi la lutte invisible de ceux que l’on croise sans jamais vraiment les voir.
Ce premier opus annonce une série captivante, explorant avec constance les multiples visages du monde contemporain et la diversité des existences qui s’y expriment.